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Les coulisses du métier de secrétaire de mairie
3 mars 2011

La Carte d'Identité

Au vu de notre taille, la fréquence de demande d'une Carte National d'Identité est établie à deux par semaine. C'est largement suffisant pour se roder aux nombreuses questions des citoyens lambda.

En effet, chaque demande s'accompagne des traditionnelles questions : "Qu'est-ce qu'il faut pour faire faire une carte d'identité ?", "Comment je fais vu que j'ai pas de justificatif de domicile à mon nom ?" ou encore "Est-ce que je l'aurais rapidement, je pars en voyage la semaine prochaine ?"

Dans tous les cas, nous répondons sereinement avec les mêmes réponses, tellement le système est rodé. En cas de gros doute, nous avons même un gros pavé d'instructions pour les cas particuliers innatendus (le demandeur a été amputé du doigt où l'on prend les empreintes, il est hermaphrodite...)

Une seule fois, une personne a réussi à me faire sortir de mes gonds. A tel point que je l'ai foutu dehors ! Pour le moment, je touche du bois, c'est la seule et unique fois où j'ai usé de violence à l'encontre d'un quidam. Voici les faits, tellement ils sont delectables :

Marinette vient en mairie, se présente au guichet et indique clairement qu'elle souhaite renouveler sa CNI. Je lui présente la liste des pièces à fournir, et nous pointons ensemble pour vérifier qu'il y a tout. pas de bol, il manque l'essentiel, l'ancienne carte d'identité.

Aussitôt, Marinette se mets sur la défensive "Ce n'est pas grave, il s'agit d'une vieille carte en carton. Elle est donc périmé !" Je suis obligé de lui faire la réponse suivante : "Désolé, Madame, il faut la joindre." Comme elle me précise l'avoir perdu, je lui indique que, dans ce cas là, elle devra revenir avec le timbre fiscal de 25 euros. Je lui propose aussi de faire une déclaration de perte. Tout à coup, c'est le drame.

Marinette se mets à exploser de colère ! Elle refuse de payer 25 euros vu que sa carte est périmée. J'insiste, j'explique de manière pédagogique. J'attend un minimum de compréhension de cette femme de 69 ans, retraitée de l'enseignement. Le manège dure trois-quatre minutes. Je lui donne alors la liste des pièces à fournir, afin qu'elle puisse revenir avec tout le nécessaire. Elle m'enjoint alors de téléphoner à la Préfecture, pour vérifier si j'ai raison ou tort. En une seule phrase, on me répond : "Pas de timbre, pas de carte !"

Les murs de la mairie en tremblent encore : Marinette m'hurle dessus, me traitant de menteur, car je n'ai pas posé la question voulue à la préfecture. Véxé comme un pou, je suis devenu tout rouge, je l'ai lapidé, lui soulignant qu'elle a espionné une conversation téléphonique, lui signalant qu'elle remettait en cause le bien fondé de mon travail. Tiens, dans les dents !

Finallement, comme elle insistait ; j'ai quitté mon bureau, je lui ai ouvert la porte, et l'ai dégagé direct.

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